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Vous avez dit rupestre ?

Intention pédagogique

Une activité pour les classes du 1er cycle du secondaire, Histoire et éducation à la citoyenneté

La situation d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ) Vous avez dit rupestre? a pour objectif de permettre aux élèves du 1er cycle du secondaire de faire des liens entre les notions d’histoire, de communication, et de connaissance des civilisations passées, en lien avec l’exposition virtuelle Des images dans la pierre.

À partir des savoirs essentiels liés à la notion de sédentarisation et d’exemples tirés de l’exposition virtuelle, cette activité permet de comprendre comment les œuvres rupestres transmettent des informations sur plusieurs aspects de civilisations qui ne connaissaient pas l’écriture, et de définir des concepts tels que l’histoire et la préhistoire, ainsi que l’art rupestre et ses fonctions.

Permettant aux élèves de créer des liens entre les cultures préhistoriques présentées dans le programme d’histoire du premier cycle du secondaire, d’une part, et leurs connaissances des cultures autochtones acquises au primaire, d’autre part, l’activité a aussi pour objectif d’initier les élèves à l’analyse de documents historiques autres qu’écrits (carte, ligne du temps, documents iconographiques).

Domaines et compétences visées

L’activité Vous avez dit rupestre? s’inscrit dans le domaine général de formation Environnement et consommation, de par ses liens avec la sensibilisation au respect du patrimoine.

  • Domaine d’apprentissage : Histoire et éducation à la citoyenneté
  • Interpréter les réalités sociales à l’aide de la méthode historique
  • Réalité sociale : nomadisme et sédentarisation(1)
  • Techniques utilisées en histoire :
    • Interpréter une ligne du temps
    • Interpréter une carte
    • Interpréter un document iconographique

Compétence transversale

  • Exploiter l’information

(1) En lien avec la progression des apprentissages : Sédentarisation, 2.2.a : Énumérer des vestiges des sociétés sans écriture qui permettent de connaître leur organisation sociale

Une situation d’apprentissage en trois étapes

  • Préparation : Panorama rupestre
  • Réalisation : Des images qui racontent l’histoire
  • Intégration : L’art rupestre et l’histoire

Ces trois étapes peuvent être réalisées partiellement ou en totalité.

Au terme de l’activité, vous aurez :

  • Établi des liens entre l’art rupestre et les civilisations préhistoriques;
  • Établi des liens entre les civilisations préhistoriques ailleurs dans le monde et les Premiers Peuples du Canada;
  • Compris les types de messages communiqués sans écriture;
  • Identifié et caractérisé des sites d’art rupestre au Canada;
  • Abordé l’importance culturelle et historique de préserver et protéger les sites rupestres.

Afin que vous profitiez pleinement de votre exploration de l’exposition virtuelle et des activités proposées, nous vous invitons à :

  • Lire l’ensemble des étapes de l’activité et leur déroulement;
  • Explorer les différentes sections de l’exposition virtuelle;
  • Prendre connaissance des annexes.

Étape 1 – Préparation – Une période en classe (60 minutes)

Panorama rupestre

Objectifs

  • Situer l’art rupestre comme un moyen de communication des sociétés préhistoriques
  • Définir l’art rupestre
  • Explorer des exemples d’art rupestre

Déroulement

  • À l’aide des définitions proposées en Annexe 1 ou d’autres sources, questionner les élèves pour établir, en groupe, une définition de ce qu’est l’histoire, entre autres en comparaison avec ce qu’il est convenu d’appeler la préhistoire. Il est aussi possible de confier aux élèves la recherche des différents éléments de définitions, dans des sources imprimées ou numériques, pour ensuite rassembler les résultats en plénière.
  • Si l’on définit donc l’histoire comme débutant avec l’invention de l’écriture (selon la perspective occidentale), quels moyens de communication étaient utilisés pendant la préhistoire? Utiliser, individuellement ou en groupe, le tableau en Annexe 2 pour consigner les moyens répertoriés par les élèves. Souligner la caractéristique « Persistence ».
  • Ayant convenu que le dessin constitue un moyen de communication des sociétés préhistoriques qui a pu parvenir jusqu’à nous (contrairement aux signes ou à la parole), les élèves peuvent-ils nommer des représentations (dessins, gravures, images) préhistoriques qu’ils connaissent?
  • Deux choix s’offrent à l’enseignant :
    • Utiliser la galerie pour présenter aux élèves des exemples d’art rupestre/pariétal/fresques préhistoriques
Un groupe de jeunes visiteurs est assis dans une grotte et écoute un professeur, dans une grotte où l’on voit plusieurs bœufs peints au plafond.

VISITEURS DANS LA GROTTE PRINCIPALE D'ALTAMIRA, ESPAGNE

Photo : Wikimedia Commons

Paroi rocheuse avec lignes gravées. Sur la photo, on a tracé en lignes colorées les silhouettes d’un cerf et de têtes de cheval pour souligner les gravures qui sont difficiles à voir.

TRACÉ DE PÉTROGLYPHES SUPERPOSÉS, CRESWELL CRAGS.
Il s’agirait des œuvres rupestres les plus anciennes répertoriées, puisqu’elles datent de l’ère glaciaire (43 000 ans).

Photo : stone-circles.org.uk

Trois embarcations où prennent place des figures humaines rudimentaires.

PÉTROGLYPHES DE TANUM, SUÈDE
Embarcations où prennent place des figures humaines rudimentaires

Photo : Wikimedia Commons

Plusieurs silhouettes de mains superposées, peintes sur la surface rocheuse en négatif avec des pigments ocre ou blancs.

MAINS EN NÉGATIF, CUEVA DE LAS MANOS, ARGENTINE
Des humains ont utilisé la caverne à différentes époques. Les mains sont les plus anciennes œuvres, mais on y retrouve aussi des images d’animaux et des scènes de chasse, créées plus tardivement.

Photo : Wikimedia Commons

Animaux, cercles et figures humaines visibles dans la pierre parce qu’on a retiré la couche superficielle plus foncée.

DIEUX SOLAIRES, ANIMAUX ET HUMAINS DANSANT, TAMGALY, KAZAKHSTAN
L’association de ces images laisse croire à des lieux rituels, sacrés.

Photo : Wikimedia Commons

Bœufs rouges et silhouettes humaines noires qui semblent courir, peints sur un mur ancien.

DÉTAIL D’UNE MURALE SUR UNE MAISON À ÇATALHÖYÜK, TURQUIE.
Ces murales ne sont pas considérées comme de l’art rupestre, puisqu’elles ne sont pas réalisées sur des éléments naturels mais bien sur des murs construits. Elles constituent toutefois des sources visuelles de connaissances, au même titre que l’art rupestre.

Photo: amazonaws.com

Détail d’une peinture murale où l’on voit 2 bœufs de profil et un cheval au centre à l’avant-plan et 3 cerfs plus petits à l’arrière-plan.

PEINTURE, GROTTE DE LASCAUX.

Photo : Wikimedia Commons

Plus de 25 silhouettes de rennes et un dessin d’humain tenant un arc tracés en pigment orangé sur une surface rocheuse horizontale.

PÉTROGLYPHES RETRACÉS AVEC DU QUARTZ, ALTA, NORVÈGE

Photo : Wikimedia Commons

Image d’une tortue vue de dessus, peinte dans la roche.

PEINTURE DE TORTUE « EN RAYONS X », KAKADU, AUSTRALIE.
L’art aborigène est entre autres caractérisé par ce type de peinture, où l’on voit aussi l’intérieur de l’animal représenté.

Photo : Wikimedia Commons

Surplomb rocheux sous lequel on voit des figures gravées et soulignées avec des pigments minéraux, représentant des humains et des animaux.

PAROI DE CAVERNE AVEC VACHES PEINTES, LAAS GEEL, SOMALIE.
Les vaches étaient très importantes pour les peuples nomades de la région. Elles pourraient aussi être des symboles de fertilité, des déités auxquelles on demande de bonnes récoltes.

Photo : Wikimedia Commons

Boucs et figure humaine tenant un fouet, gravés dans la pierre en faisant de petits points.

PÉTROGLYPHES, DAMAIDI, CHINE.
Certains scientifiques croient que ces dessins pourraient démontrer que l’écriture chinoise est plus ancienne qu’on le croyait auparavant.

Photo : china.org.cn

  • Accorder aux élèves du temps pour effectuer leurs propres recherches et présenter à la classe leurs résultats, en leur proposant comme points de départ les sites répertoriés en Annexe 3. Cette option exigera toutefois plus de temps et allongera la durée totale de l’étape à 90 ou 120 minutes (1 ½ à 2 périodes).
  • L’enseignant souligne (ou fait rechercher par les élèves) la signification et l’origine du mot « rupestre » : du latin rupes, signifiant « roche ». Pariétal : du latin paries, signifiant « mur ».
  • Les groupes humains de la préhistoire ont donc laissé des traces visuelles qui nous permettent de connaître certains aspects de leurs modes de vie. Qu’en est-il des Premiers Peuples établis ici, en Amérique du Nord? Ont-ils aussi utilisé ce moyen de communication? Pour quels usages? Quels messages voulaient-ils transmettre? Que pouvons-nous en déduire? Voilà les questions qui permettent à l’enseignant de faire la transition vers la prochaine étape de la situation d’apprentissage, au cours de laquelle les élèves seront amenés à transposer des connaissances sur les premières civilisations d’autres continents, aux premiers occupants de notre territoire.

Étape 2 – Réalisation – Une période de travail autonome (en classe ou non) (60 minutes)

Des images qui racontent l’histoire

Objectifs

  • Définir les caractéristiques de l’art rupestre au Canada :
    • Lieux et dates
    • Supports et techniques
    • Symboles et interprétation
  • Établir des liens entre l’art rupestre des premiers occupants du Canada et certaines de leurs caractéristiques culturelles

Déroulement

  • L’enseignant rappelle les éléments principaux de l’étape précédente :
    • L’histoire est définie comme débutant avec l’invention de l’écriture. La longue période précédente est appelée préhistoire (ou paléo-histoire).
    • Au cours de la préhistoire, les humains disposaient d’autres moyens de communication, dont l’art rupestre.
    • On trouve des œuvres d’art rupestre partout dans le monde, sous diverses formes et d’époques variées.
  • L’enseignant indique qu’on trouve aussi des sites d’art rupestre au Canada, et qu’en analysant les caractéristiques de ces sites à l’aide de la méthode historique, les élèves pourront découvrir certains éléments des cultures des premiers occupants des territoires concernés.
  • Expliquer aux élèves l’utilisation de la fiche Analyse d’un site d’art rupestre (Annexe 4), s’assurer de leur compréhension et leur donner les limites de temps pour accomplir la tâche, selon votre planification, individuellement ou en équipe, en classe ou à l’extérieur.
  • De retour en plénière :
    • Identifier sur la carteles cinq (5) sites à l’étude
    • Interroger les élèves sur leurs conclusions à propos des sites étudiés :
      • À quelles cultures autochtones les sites sont-ils associés?
      • Qu’est-ce que les œuvres rupestres ont pu nous apprendre sur ces cultures?
        • Éléments de spiritualité ou d’enseignement
        • Éléments d’occupation du territoire (chemins et directions, établissements, faune et flore)
        • Éléments du mode de vie (chasse, coutumes, objets du quotidien, moyens de transport…)
        • Éléments historiques (évènements)
    • Quelles autres informations intéressantes les élèves ont-ils recueillies au cours de leurs recherches?
      • Exemple : le site était mentionné sur une carte géographique de 1731, donc connu à l’époque de la Nouvelle-France et des missionnaires (Pepeshapissinikan/Nisula).
  • Conclure l’activité par une réflexion sur les sources historiques qui peuvent être utilisées pour connaître les Premiers Peuples du Canada. L’activité a permis d’identifier les types d’information qui peuvent être recueillies à partir d’œuvres d’art rupestre (document visuel). Quelles autres sources d’information peuvent permettre de connaître les sociétés préhistoriques (paléo-historiques)?
    • Exemples de réponses :
      • La tradition orale
      • Les mythes, les contes, les légendes
      • L’archéologie
      • Les sources secondaires (témoignages d’autres sociétés)
    • Souligner que la rareté des sources d’information sur ces sociétés rend d’autant plus important le fait de préserver chacune des sources disponibles, et en particulier les sources exposées à l’usure du temps ou aux dommages causés par l’humain. C’est ce à quoi nous réfléchirons dans la prochaine et dernière étape de la situation d’apprentissage.

Étape 3 – Intégration – Une période en classe
(60 minutes)

L’art rupestre et l’histoire

Objectifs

  • Faire ressortir les savoirs essentiels à retenir de l’activité :
    • L’art rupestre est l’une des plus anciennes formes de communication des sociétés humaines qui nous soit parvenue
    • Il existe des sites d’art rupestre partout dans le monde, dont au Canada
    • L’art rupestre est une source documentaire historique qui peut nous fournir de nombreuses informations sur les sociétés préhistoriques (paléo-historiques)
  • Souligner l’importance des sources non-écrites dans la discipline historique
  • Ouvrir sur l’importance conséquente de la protection et de la préservation des œuvres d’art rupestre (en raison de leur vulnérabilité et pour le patrimoine de l’humanité)

Déroulement

  • Sous forme de travail individuel, en équipe, ou d’évaluation, l’enseignant assigne aux élèves la fiche d’activité L’art rupestre et l’histoire (Annexe 5).
  • Si désiré, un retour en plénière sur les arguments évoqués par les élèves peut être fait.

En conclusion

La situation d’apprentissage et d’évaluation Vous avez dit rupestre? constitue une intéressante entrée en matière pour les élèves qui débutent leur étude systématique de l’histoire et leur connaissance des techniques de la discipline historique, à leur entrée au secondaire. L’enseignant est invité à utiliser la SAÉ non seulement pour présenter les savoirs qu’elle aborde, mais aussi pour mettre en contexte l’ensemble de la démarche historique à laquelle l’élève est convié au cours du premier cycle du secondaire.

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