Mettre le site en anglais

Créer sur la pierre

Intention pédagogique

Une activité pour les classes du 1er cycle du secondaire, Arts plastiques

La situation d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ) Créer sur la pierre a pour objectif de permettre aux élèves du 1er cycle du secondaire de découvrir les motifs, outils et techniques de l’art rupestre, en lien avec l’exposition virtuelle Des images dans la pierre.

À partir des savoirs essentiels liés à l’histoire de l’art, ainsi qu’à la composition et à l’organisation de l’espace dans une image, cette activité permet de comprendre comment les artistes rupestres ont utilisé une surface unique liée au territoire, et d’explorer les techniques qui sont liées à cette forme d’expression.

Permettant aux élèves de créer des liens entre l’expression d’une culture ancienne, d’une part, et une forme correspondante d’art contemporain, d’autre part, l’activité a aussi pour objectif d’initier les élèves à l’utilisation d’outils et de techniques issues du passé.

Domaines et compétences visées

L’activité Créer sur la pierre s’inscrit dans le domaine général de formation Médias, de par ses liens avec l’appréciation des représentations médiatiques de la réalité (comparaison de productions esthétiques et artistiques).

Domaine d’apprentissage : Arts plastiques

  • Nommer des périodes artistiques
  • Relever les éléments du langage plastique dans une œuvre
  • Relever les façons de créer des traces gestuelles à partir de différents matériaux et outils
  • Créer des images personnelles
    • Exploiter des idées générées à partir de recherches liées à la proposition de création
    • Faire l’essai de différents gestes transformateurs
    • Manier des outils
    • Faire l’essai de différentes façons d’utiliser des éléments du langage plastique

Compétence transversale

  • Mettre en œuvre sa pensée créatrice

Une situation d’apprentissage en trois étapes

  • Préparation : Des créateurs du passé
  • Réalisation : Des images dans la pierre
  • Intégration : L’art rupestre… aujourd’hui!

Ces trois étapes peuvent être réalisées partiellement ou en totalité.

Au terme de l’activité, vos élèves et vous aurez :

  • Analysé des œuvres rupestres;
  • Reproduit des gestes créateurs à l’aide des outils, techniques et représentations d’une époque de l’histoire de l’art;
  • Transposé une forme d’art dans une époque et un contexte différents afin d’établir des correspondances culturelles.

Afin que vous profitiez pleinement de votre exploration de l’exposition virtuelle et des activités proposées, nous vous invitons à :

  • Lire l’ensemble des étapes de l’activité et leur déroulement;
  • Explorer les différentes sections de l’exposition virtuelle;
  • Prendre connaissance des annexes.

Étape 1 – Préparation – Une période de travail en classe (60 minutes)

Créateurs du passé

Objectifs

Identifier le lien entre l’art rupestre et les sociétés autochtones du passé

  • Caractériser l’art rupestre
    • Motifs, représentations, utilisation de la surface rocheuse
    • Techniques et outils
  • Explorer des exemples d’art rupestre

Déroulement

  • L’enseignant présente aux élèves des exemples d’art rupestre à partir de la galerie disponible ici.
    • Si les élèves ont travaillé la SAÉ d’histoire Vous avez dit rupestre?, l’enseignant peut leur demander la signification du terme « rupestre ». Sinon, l’enseignant leur communique la définition suivante :

Rupestre : du latin rupes, signifiant « roche »; l’art rupestre est constitué de peintures ou de gravures faites sur des parois rocheuses par des civilisations précédant l’écriture.

  • Est-ce vraiment de l’art?
    • Les archéologues ont associé le mot « art » à rupestre pour souligner qu’il s’agit d’une forme d’expression visuelle délibérée, qui révèle une pratique de création similaire à tout travail artistique (conception, recherche des matériaux nécessaires dont les pigments pour la peinture, usage d’outils appropriés, détermination des surfaces à orner, etc.).
    • Toutefois, les scientifiques croient que les sites n’ont jamais été produits à des fins purement esthétiques.
    • Qui en étaient les auteurs? Des peuples nomades. L’art rupestre pouvait être réalisé par des chamanes, mais il y avait aussi sûrement des chasseurs ou simplement des personnes qui avaient observé des phénomènes sur le lieu concerné, ou qui voulaient laisser une trace de leur passage.
  • D’après ces images, quelles sont les caractéristiques de l’art rupestre? (Utiliser le tableau en Annexe 1 pour compiler les caractéristiques repérées par les élèves, individuellement, en équipe ou en plénière).
    • Quels motifs observe-t-on?
    • À quels endroits retrouve-t-on l’art rupestre?
    • Comment l’art rupestre était-il produit?

Maintenant que les élèves connaissent mieux le contexte de production de l’art rupestre, ils seront invités dans la prochaine étape à produire une œuvre selon les codes rupestres afin de comprendre par l’imitation la démarche des créateurs.

Étape 2 – Réalisation – Une période de travail autonome (en classe ou non) (60 minutes)

Des images dans la pierre

Objectifs

  • Expérimenter des techniques autrefois utilisées par les créateurs d’œuvres rupestres
  • Composer des images à partir des références rupestres

Déroulement

  • L’enseignant propose aux élèves de réaliser une œuvre selon les codes des ancêtres autochtones.
  • Les élèves parcourent le site Des images dans la pierre pour y repérer les éléments de contexte qui leur permettront de baliser leurs réalisations :
    • À quelles occasions l’art rupestre était-il produit?
      • Cérémonies religieuses
      • Rencontres (ex. avec les Européens)
      • Observation de la nature
    • Quels motifs inspirent l’élève?
  • L’enseignant propose la surface, les matériaux et les outils :
    • Peinture :
      • Le liège ou un carton épais et poreux peuvent imiter partiellement la surface rocheuse.
      • Le pigment peut être de la gouache, mais l’idéal serait d’utiliser un pigment en poudre que les élèves pourront mélanger eux-mêmes avec le liant, afin d’imiter de plus près la démarche des artistes rupestres.
      • L’outil sera choisi par l’élève selon ce qu’il veut représenter : calque et étampe, pochoir, pinceau (pour imiter la plume ou la brindille), ou simplement au doigt.
    • Gravure :
      • Roche comme la stéatite (pierre à savon) ou autre matériel permettant d’utiliser les techniques (abrasion, incision, piquetage).
      • Outils : couteau, pointe, ou une roche plus dure et aiguisée (nécessite une préparation par l’élève).
  • L’enseignant pourra inclure, dans ses critères d’évaluation, une mesure d’originalité. Toutefois, il est recommandé à cette étape de s’inspirer fortement des techniques et motifs traditionnels.

L’art rupestre est une forme d’expression ancienne qui, comme d’autres formes d’art, peut se renouveler d’époque en époque. Serait-il possible de créer comme les Premiers Peuples, mais dans le contexte actuel et l’environnement d’aujourd’hui?

Étape 3 – Intégration – Deux périodes, en classe puis en travail autonome en classe ou à l’extérieur (120 minutes)

L’art rupestre… aujourd’hui

Objectifs

  • Faire ressortir les savoirs essentiels à retenir de l’activité :
    • L’art rupestre est l’une des plus anciennes formes de communication visuelle délibérée qui nous soit parvenue.
    • On trouve dans l’art rupestre des motifs caractéristiques créés sur des supports et avec des moyens (outils et techniques) spécifiques.

Utiliser les connaissances acquises pour transposer l’objet d’étude dans un contexte et une période historique différents

Déroulement

  • L’enseignant présente aux élèves l’œuvre de Norval Morriseau1 tirée de l’exposition Des images dans la pierre :
    • Cet artiste anishinabe, comme plusieurs autres, s’est inspiré de l’univers mythique de ses ancêtres et des histoires traditionnelles pour créer ses œuvres. Il contribue ainsi à garder cet héritage vivant.
  • Les élèves peuvent-ils nommer d’autres formes d’art qui sont encore vivantes aujourd’hui à travers la production d’artistes contemporains qui s’inspirent des techniques et des motifs du passé?
  • Il s’agit de :
    • Choisir une surface qui représente le territoire de l’élève : ce peut être une surface urbaine (brique, pierre taillée, asphalte, béton) ou une surface de l’environnement personnel de l’élève (pierre des champs, bois). L’important est que la surface choisie permette à l’élève d’en utiliser les caractéristiques (fentes, cassures, couleurs, reliefs) dans sa production.
    • Prendre une photographie de cette surface et l’imprimer. Alternativement, si cela est possible pour l’élève, il pourra utiliser directement la surface (par exemple une brique).
    • Utiliser les caractéristiques de la surface et les connaissances acquises au cours de la SAÉ (motifs, outils, techniques, inspiration mythique) pour créer une œuvre contemporaine.
      • Quels motifs représenteraient les mythes urbains d’aujourd’hui?
      • Quels outils et techniques seraient celles d’aujourd’hui? (exemples : craie, gouache, aérosol)
  • L’élève produit également un court paragraphe expliquant sa démarche et les liens qu’il établit entre l’art rupestre et sa propre production.
  • Si désiré, l’enseignant pourra mener une discussion sur les liens possibles (et les différences, par exemple quant à l’intention), entre l’art rupestre et l’art urbain d’aujourd’hui, qui s’inscrit parfois dans la lignée du graffiti.

1. Pour plus d’information sur cet artiste, sa vie et son oeuvre, consultez le site https://www.aci-iac.ca/norval-morrisseau/biographie

En conclusion

La situation d’apprentissage et d’évaluation Créer sur la pierre constitue un moyen d’aborder les notions d’inspiration, d’imitation et d’hommage dans l’art. L’enseignant est invité à utiliser la SAÉ non seulement pour présenter les savoirs qu’elle aborde, mais aussi pour permettre aux élèves de s’éveiller à l’actualisation de concepts dans des contextes différents.

Des messages dans la pierre

Explorez en classe d’éthique et culture religieuse les symboliques et les valeurs véhiculées par l’art rupestre

Poursuivre les activités