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l'art rupestre

La création d'œuvres rupestres

La production de gravures se fait généralement en retirant de la surface de la roche des couches parfois très fines, d’autres fois plus profondes et élargies. Ces images créés par incisions ou en relief plus ou moins prononcé, selon la nature du support rocheux et de son « épiderme », seront d’apparence plus ou moins contrastée, par la teinte ou par la forme, avec la surface rocheuse environnante. Pour ce faire, l’artiste a recours à des outils qui sont généralement faits d’un matériau plus dur que celui du rocher à orner. Par exemple, sur un affleurement en stéatite ou « pierre à savon », une roche tendre, il sera aisé d’utiliser un instrument en pierre, en os, en andouiller, voire en bois ou même en métal (ex. : lame de couteau) pour marquer la surface de signes ou de symboles.

Les gravures ou pétroglyphes sont créés par incision, piquetage ou abrasion. Plus spécifiquement, pour un motif incisé, il faut disposer d’un ustensile tranchant et le passer en continu selon un tracé spécifique. Pour des images avec plus de relief, d’autres techniques sont nécessaires : généralement, un percuteur sera utilisé pour retirer un morceau de la surface par piquetage ou par martelage (percussion directe); aussi, en se servant d’un ciseau on martèle le rocher pour détacher un fragment de la surface (percussion indirecte); enfin, en faisant une forte pression avec un outil pointu sur la surface à graver.

Pour produire des dessins ou des peintures, on applique une matière colorante sur la surface du rocher, le plus souvent des pigments d’origine minérale : l’hématite pour le rouge, la limonite pour le jaune et le kaolin pour le blanc. Des pigments de source végétale sont également utilisés comme le charbon de bois, pour le noir ou le lichen, pour le jaune. Dans certains cas, et cela afin de permettre une meilleure adhérence de la matière colorante sur la surface rocheuse, on recourait à un liant ou un agglutinant d’origine animale, soit ichtyocolle, gras ou sang. L’instrument de base pour appliquer une matière colorante a toujours été le doigt ou même parfois la main pour badigeonner une surface par exemple. Cependant, certaines œuvres ont été réalisées avec des moyens plus ou moins sophistiqués utilisant des plumes, des brindilles ou des bâtonnets, des crayons (par exemple, des morceaux d’ocre non broyés) ou des pinceaux.

Photographie d'un lieu nommé Porte de l'Enfer, reconnu comme un site d'approvisionnement en ocre rouge le long de la rivière Mattawa
Porte de l'Enfer, lieu d’approvisionnement en ocre rouge le long de la rivière Mattawa (Ontario), une importante voie de navigation dans le Bouclier canadien

Photo : P199 / Wikipedia Commons

La couleur rouge était largement privilégiée à travers le Canada et l’Amérique du Nord, mais on y retrouve occasionnellement du noir, du jaune, du blanc et du bleu. L’ocre rouge qui contient de l’hématite est une substance puissante et sacrée, qui symbolise la vie. Cette matière colorante est aussi utilisée lors de différents rituels, comme ceux de guérison, et même comme talisman pour la chasse.

Bien qu’on distingue les pictogrammes des pétroglyphes, parfois les deux sont combinés comme en Colombie-Britannique et à Áísínai’pi où certains pétroglyphes ont été rehaussés avec de la peinture.

Œuvre du peintre Charles Marion Russel représentant un groupe d'hommes à cheval, près d'un falaise en Alberta au Canada. L'un d'entre eux réalise une peinture rupestre représentant des chevaux, des hommes et un soleil.
Œuvre du Charles Marion Russel représentant un groupe d'hommes à cheval, près d'un falaise en Alberta au Canada. L'un d'entre eux réalise une peinture rupestre.

Charles Marion Russell, American, 1864 – 1926 The Pictograph Painter, 1898, oil on prepared artist’s board Courtesy of the Eiteljorg Museum of American Indians and Western Art, Indianapolis

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