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l'art rupestre

Étudier et préserver les sites rupestres

Les sites rupestres offrent un potentiel d’analyse in situ croissant au fil des développements technologiques qui marquent la discipline archéologique et les sciences auxiliaires qui s’y rattachent. On y constate une richesse patrimoniale incomparable qu’il faut savoir protéger : certains sont voués à disparaitre si rien n’est entrepris pour assurer leur pérennité. Il s’agit d’un véritable défi pour tout chercheur désireux de réexaminer l’art rupestre afin de faire avancer les connaissances scientifiques mais aussi en vue d’en assurer la sauvegarde et la mise en valeur.

L’analyse se fait généralement à partir de la documentation des composantes visibles d’un site : relevés divers, prises d’échantillons, etc. À cela s’ajoute une recherche en archives pour repérer des sources pertinentes référant à son histoire plus récente. Une enquête orale peut également permettre de reconstituer l’importance d’un tel lieu pour les groupes autochtones vivant à proximité et leurs ancêtres immédiats.

Photographie de Selwyn Dewdney validant ses tracés de pétroglypes à Áísínai'pi au mois d'août 1960
Selwyn Dewdney vérifie les tracés qu'il a enregistrés devant des pétroglypes à Áísínai'pi, Alberta, août 1960

Photo : Glenbow Archives, C141-7

La documentation et l’analyse doivent se faire en tenant compte des représentations, du panneau, du site et du paysage environnant. Les données recueillies in situ incluent des relevés des gravures ou des pictogrammes recueillis au moyen de moulages, tracés sur du papier de riz, numérisés en 3D ou photographiés puis rehaussés avec des logiciels comme DStretch. On recueille aussi des échantillons pour microanalyses et radiodatation et on identifie la composition chimique des pigments avec le Portable X-Ray Fluorescence Spectroscopy. Les chercheurs pourront ultimement déterminer la provenance des ocres avec lesquels les images ont été peintes. On enregistre également l’emplacement précis du lieu avec un GPS. Une telle documentation s’inscrit dans le processus de patrimonialisation donnant accès à des documents précieux et utiles (dessins, relevés, photos, enregistrements 3-D, sons, etc.) qui pourra servir à reconstituer in vitro ou in abstencia les composantes enregistrées in situ.

Toute initiative liée à la conservation de tels lieux doit prendre en considération les facteurs naturels et anthropiques qui peuvent nuire au patrimoine rupestre. Ainsi, certains de ces endroits se dégradent avec le temps à cause de l’érosion, des changements climatiques, des effets saisonniers récurrents et en raison des agents agresseurs que sont les végétaux et les fientes d’animaux. Les activités humaines peuvent aussi être une source importante de dégradation, que ce soit par l’installation de barrages hydroélectriques qui submergent les sites ou par le vandalisme qui a déjà endommagé plusieurs de ceux-ci à travers le Canada.

Il est essentiel de faire des suivis périodiques (monitoring) rigoureux, ce qui peut être parfois difficile en régions éloignées. Toutefois, la difficulté d’accès permet en revanche de protéger plusieurs sites du vandalisme. La conservation s’appuie d’abord sur des expériences menées afin de stabiliser l’environnement du lieu, comme à Áísínai’pi où on a cherché à limiter l’érosion des rochers sédimentaires sur lesquels sont gravés les pétroglyphes. De plus, on explore différents moyens pour contrer la prolifération de graffitis et faire disparaitre ceux qui existent déjà sans nuire aux représentations rupestres.

Photographie des grafitis qui recouvrent le site rupestre du Rocher à l'Oiseau situé le long de la rivière des Outaouais
Plusieurs graffitis couvrent le site rupestre du Rocher à l'Oiseau situé le long de la rivière des Outaouais, Québec, Canada

Photo : ©Dagmara Zawadzka, Université du Québec à Montréal

L’éducation est primordiale pour assurer la conservation des sites rupestres. Les gens doivent être sensibilisés à la fragilité et à l’importance de ce patrimoine unique qui est sacré pour les Premières Nations et les Inuit du Canada. Cela se fait notamment par le biais d’actions menées par les institutions muséales, les ministères de la Culture, les parcs provinciaux et nationaux et par diverses publications scientifiques ou accessibles à tous.

Somme toute, la conservation doit prendre en considération les attentes et les préoccupations des peuples autochtones concernés. Il faut faire en sorte de préserver non seulement les images, mais aussi la relation que ces peuples maintiennent avec ce patrimoine, la spiritualité qui s’y rattache, le milieu environnant et, plus généralement, l’esprit du lieu.

La mise en valeur

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