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Áísínai'pi

Áísínai'pi

Áísínai'pi, ou Writing-on-Stone, est un complexe de sites rupestres au sud de l’Alberta où l’on retrouve la plus grande concentration d’images des Grandes Plaines. Des milliers de pétroglyphes et des centaines de pictogrammes y sont répartis sur plus de 150 sites. La plupart sont situés dans le parc provincial de Writing-on-Stone / Áísínai'pi, un lieu historique national canadien. Ce complexe rupestre se trouve sur un lieu sacré du territoire traditionnel des Niitsítapi (Pieds-Noirs).

Environnement & histoire

Au pays des hoodoos ou « cheminées de fées »

Les sites rupestres se situent dans la vallée de la rivière Milk qui sillonne les prairies herbeuses des Grandes Plaines. La région d’Áísínai'pi est caractérisée par des hautes falaises bordant la rivière et par des hoodoos (cheminées de fées). Ces deniers, aux formes fantastiques, sont constitués de roches friables érodées, elles-mêmes surmontées d’autres roches résistant mieux à l’érosion. Les collines Sweet Grass, situées approximativement à dix kilomètres au sud, dans l’état du Montana, complètent ce paysage spectaculaire.

Une flore et une faune riches et variées abondent dans la région d’Áísínai'pi. On y retrouve des forêts riveraines de peupliers deltoïdes, deux espèces de cactus (l'Escobaria vivipara et la raquette à crins blancs), des buissons de shépherdie argentée et des rosiers de l’Arctique. Plus de 160 espèces d'oiseaux ont été relevées dans le parc, incluant la bernache du Canada, l'aigle royal, le faucon des Prairies, le grand-duc d'Amérique, le merle bleu azuré et le moqueur des armoises. Des mammifères comme le castor, la marmotte à ventre jaune, le cerf de Virginie, le cerf mulet, l'antilope d’Amérique et le lapin de Nuttall côtoient des reptiles comme le crotale ou serpent à sonnettes, la couleuvre de l'Ouest et la couleuvre des plaines.

Quant au climat, il est semi-aride et caractérisé par peu de précipitations et des écarts de température importants variant de ±50°C entre l’hiver et l’été et de ± 20°C entre la nuit et le jour.

Toponymie du lieu

Áísínai'pi
Áísínai'pi est un mot en langue nitsipowasin ou niitsipussin qui signifie « c'est illustré, c'est écrit ». Writing-on-Stone est une adaptation anglophone de ce toponyme autochtone.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Illustration d'un homme à cheval vêtu de vêtements traditionnels. Il tient un fusil à sa main droite. Un autre homme à cheval apparait en arrière-plan.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Photographie du paysage à Áísínai’pi avec des cavaliers et un chariot.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Photographie d'une famille et de deux chevaux avec travois.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Photographie d'un groupe d'hommes assis dans un tipi.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Portrait d'un jeune homme Niitsítapi assis sur une chaise portant une coiffe sur la tête et plusieurs parures au cou et sur les bras.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Photographie d'une jeune femme Niitsítapi assise sur une chaise et tenant un chat entre ses bras.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Œuvre peinte de Paul Kane illustrant la danse du tuyau de la pipe médicinale. Des danseurs sont entourés de plusieurs individus qui observent cette danse cérémonielle. Le tout se déroule au sein d'un campement où sont élevés de nombreux tipis.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Portrait de Bull Bear et son épouse vêtus de vêtements fabriqués à partir de couvertures de la Compagnie de la Baie-d'Hudson. L'épouse porte un bébé endormi sur son dos.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Joe Calf Child, Niitsítapi posant à côté d'une œuvre sur toile composée de différentes scènes thématiques dont la plupart représentent des chevaux.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Homme et femme Niitsítapi se déplacant en chariot tiré par deux chevaux.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Photographie d'un campement Niitsítapi composé de plusieurs tipis.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    Œuvre peinte par Alfred Jacob Miller représentant une scène de chasse qui consiste à faire converger un immense troupeau de bisons vers un précipice.
  • Affiliation culturelle et période historique

    Le complexe rupestre est principalement associé aux Niitsítapi (Pieds-Noirs) et à leurs ancêtres qui proviennent de trois nations différentes : les Kainai, les Piikáni et les Siksika. Les Niitsítapi font partie de la famille linguistique algonquienne. Traditionnellement des chasseurs de bisons nomades, ils étaient aussi de formidables guerriers. D’autres groupes nomades comme les Cris, les Gros Ventres, les Assiniboines ou les Shoshones, ont pu, eux aussi, créer ces images. Les plus anciennes œuvres rupestres de ce site datent de 2 000 à 3 000 ans. Une bonne partie de ces représentations remontent à la période préhistorique tardive, soit du 3e au 18e siècles et plusieurs autres à la période historique, soit du 18e et 19e siècles comme en attestent certaines gravures de chevaux et d’armes européennes. Les images les plus récentes à Áísínai’pi datent de 1924.

    L'image présente deux membres de la nation Niitsítapi (Pieds-Noirs) et un troisième individu non identifié qui prennent la pause devant quelques représentations rupestres à Áísínai’pi.

Le long des falaises de grès

Plus de 150 sites rupestres sont répartis sur dix kilomètres approximativement, le long des falaises de grès de la rivière Milk et des ravins de ses affluents. Les sites sont en majorité à ciel ouvert, mais on retrouve quelques sites isolés dans des cavernes et des abris sous roches.

Images au sein d’un paysage sacré

Áísínai’pi a toujours été un lieu sacré pour les Niitsítapi (Pieds-Noirs). Les ainés attribuent la création de ces images d’art rupestre aux esprits. La particularité du paysage environnant contribue à renforcer le caractère sacré du site.


On distingue surtout deux types d’art rupestre à Áísínai’pi : biographique et cérémoniel. L’art biographique raconte des histoires, comme des exploits de guerre ou de chasse, ou des raids à chevaux. Ces images mettent l’emphase sur l’action. Quant à l'art cérémoniel, il est spirituel. Il s’agit d’une forme de communication entre l’artiste et le monde des esprits. Ces images sont généralement statiques, frontales et figurées isolément. Elles peuvent représenter des esprits, des visions sacrées, des personnages mythiques ou des objets rituels.

Œuvres phares d'Áísínai’pi

L’Oiseau-Tonnerre

L’Oiseau-Tonnerre est un personnage mythique très puissant du monde céleste; il habite une caverne dans les montagnes. Chaque printemps, il apporte des orages et de la pluie. Le battement de ses ailes produit le tonnerre tandis que ses yeux lancent des éclairs. Sa puissance extraordinaire est bien connue. On le retrouve fréquemment illustré dans les arts des Grandes Plaines. Cet Oiseau-Tonnerre, peint en ocre rouge sur le plafond d’un abri sous roche, a une envergure de plus d’un mètre. Ici, la ligne en zigzag qui émerge de son aile gauche représente l'éclair ou ses pouvoirs spirituels.

Guerriers

L’art rupestre à Áísínai’pi représente surtout des êtres humains. On y retrouve des personnages avec le cou en V, associés à l’art cérémoniel. Ces personnages sont plus ou moins élaborés et peuvent être aussi ornés de détails tels que des organes sexuels, des organes internes comme les reins ou des lignes du cœur. Ces représentations sont souvent associées à des objets de culture matérielle. Les personnages portent des coiffes ou des vêtements à franges et tiennent des armes (des arcs et des flèches) ou des objets cérémoniels. Ici, le personnage avec ses bras levés en geste de prière est peut-être en train d’honorer les esprits, et ses armes de symboliser le pouvoir et la force.

Scène de bataille

Les représentations des batailles sont associées à l’art biographique qui a proliféré durant la période historique. Cette scène illustre un combat au sol, dont cinq guerriers sont protégés par de gros boucliers ronds. Les deux personnages inversés de la partie gauche représentent probablement des morts. L’absence de chevaux ou d’armes européennes indique qu’il s’agit d’un des rares récits de la période préhistorique tardive.


Chevaux

Le cheval est l’animal le plus souvent représenté à Áísínai’pi. Il a révolutionné le transport et les pratiques de guerre et de chasse dans les Grandes Plaines. Cet animal, doté d’un grand pouvoir spirituel, était honoré lors des cérémonies. S’accaparer des chevaux de ses ennemis était un exploit prestigieux pour un guerrier. À Áísínai’pi, les trois chevaux, l’anthropomorphe et le tipi illustrent le récit d’un raid réussi où des animaux ont été capturés.

Jack Brink, archéologue, nous parle du site Áísínai’pi et des techniques de chasse associées à Buffalo Jump. Derrière lui, une végétation assez abondante et une rivière traversent la plaine. Les propos de Jack sont entrecoupés par des plans aériens de la région qui montrent cette végétation mais aussi des parois rocheuses et des collines.

Le précipice à bisons

Le bison était un animal indispensable pour les Autochtones des Grandes Plaines, à la fois comme entité spirituelle et comme source de subsistance essentielle. Les Autochtones utilisaient toutes les parties du corps de l’animal, pour se nourrir, pour se vêtir et pour fabriquer des outils. La plus célèbre des techniques de chasse employée était celle du précipice à bisons. Le troupeau était pourchassé de façon à le diriger vers la falaise, de laquelle plusieurs bisons étaient ainsi projetés dans le vide. À la fin du 19e siècle, la chasse intensive menée par les non-Autochtones a bien failli exterminer le bison.

Tradition picturale et culture matérielle

Les images d’art rupestre font partie d’une tradition picturale qui se retrouve aussi sur les peaux des bisons, les tambours, les vêtements, les couvertures de tipis et les boucliers des guerriers. Traditionnellement, ces représentations étaient exécutées avec des pigments minéraux et végétaux. Après la période de contact avec les Européens, cette tradition picturale s’est poursuivie sur de nouveaux matériaux tels le papier, la mousseline et la toile, en utilisant des crayons et de l’encre.

Bouclier Niitsítapi (Pieds-Noirs) en peau de bison, 1935

Tambour Siksika (Pieds-Noirs), début du 20e siècle

Peau représentant des exploits de guerre. Probablement Niitsítapi (Pieds-Noirs), vers 1830-1850

Amulette à effigie de cheval, Niitsítapi (Pieds-Noirs), vers 1890. Alberta, Canada

Coiffe cérémonielle, Siksika (Pieds-Noirs), vers 1875. Siksika Reserve, Alberta, Canada

Fourneau de pipe, Niitsítapi (Pieds-Noirs), vers 1880. High River, Alberta, Canada

Les images présentent la guide Camina Weasel Moccasin, se tenant devant un paysage de plaines, surplombé d’une paroi rocheuse. Un plan aérien de la région est ensuite présenté, avec une rivière coulant au loin. Durant les propros tenus par Camina, des pétroglyphes représentant des voitures anciennes, sont montrés en plan rapproché pour illustrer le travail réalisé par son ancêtre Bird Rattle.

Symbolique du lieu

Áísínai’pi est un endroit habité par les esprits et l’art rupestre sert principalement à communiquer avec ceux-ci. Certaines formations rocheuses, comme les hoodoos (cheminées de fées) et les buttes, leur sont associées. La proximité des collines Sweet Grass, point focal du paysage sur le territoire sacré des Niitsítapi, rehausse l’importance spirituelle d’Áísínai’pi. Ce lieu continue d’être très important pour les Autochtones d’aujourd’hui.

Technique et conservation

Menaces et préservation du lieu

Les pétroglyphes ont été créés par incision et piquetage, tandis que les pictogrammes ont été peints principalement avec de l’ocre rouge appliquée avec les doigts ou des pinceaux faits de plumes ou de fragments d’os poreux. L’art rupestre à Áísínai’pi est menacé par l’érosion, la météorisation des rochers ainsi que par le vandalisme. Depuis les années 1990, le site bénéficie d’un programme de surveillance constante. Différentes options ont été mises en oeuvre pour assurer la conservation et enrichir la documentation.

L'important travail des scientifiques

Documentation

La documentation des images à Áísínai’pi a bénéficié d’un logiciel spécialisé nommé DStretch. Celui-ci permet de rehausser les pictogrammes effacés et de faire apparaitre ceux invisibles à l’œil nu. C’est le cas de ce personnage qui semble danser et dont on ignorait l’existence avant sa révélation au moyen de DStretch.

Production

Certains pétroglyphes à Áísínai’pi sont rehaussés avec de l’ocre rouge, une pratique pourtant rare dans l’art rupestre canadien. Grâce à un examen minutieux fait par les chercheurs et à l’utilisation du logiciel DStretch, l’ocre rouge qui colorait les lignes des gravures de ce cheval a pu être à nouveau mise en lumière.

Conservation

Les efforts de conservation entrepris sur le site d’Áísínai’pi incluent différentes expériences. Ici, deux reproductions d’un pétroglyphe ont été créées sur du grès. Un des deux panneaux a été traité avec du Conservare, un produit chimique servant à solidifier la pierre. Les deux panneaux ont été scannés à intervalles réguliers pendant des années pour produire des relevés précis en 3D. Grâce à ce procédé, des changements dans les images et dans l’érosion de la roche ont pu être observés et comparés afin de mesurer l’efficacité de l’application de ce produit chimique dans la préservation de l’art rupestre.

Bird Rattle, porteur de traditions

Bird Rattle (ca. 1861-1937) et Split Ears, deux ainés Piikáni, ont effectué, en septembre 1924, un voyage à Áísínai’pi, accompagnés par des compagnons américains. Lors de leur visite, Bird Rattle a expliqué que les images rupestres étaient des messages du monde spirituel qui prévenaient les humains d’un danger, leur indiquaient la localisation des bisons ou leur prédisaient les événements futurs. Pour commémorer leur importante visite dans ce lieu sacré, il a gravé deux automobiles avec des passagers sur une route. Cet acte montre bien la continuité de la tradition biographique en art rupestre ainsi que l’importance persistante de ce lieu pour les Niitsítapi.

Bird Rattle, Edward S. Curtis, vers 1909-1910

Photo : ©Library of Congress, Collection of Edward S. Curtis, LC-USZ62-101251

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Vidéo : Akufen. ©Musée de la civilisation

[La guide marche dans un sentier avec un bâton qui frappe le sol] Je m’appelle Camina Weasel Moccassin, et je suis responsable du programme de l’expérience des visiteurs ici au site Writing-on-Stone. [Elle s'arrête devant une falaise] Ok, alors voici un panneau d’images représentant différentes activités. [Elle pointe du doigt une première gravure] On remarque ici des figures humaines au cou en V. Et tout près de celle-là se trouve un autre type de figure humaine [Plan rapproché sur une image comprenant trois gravures] qu’on appelle « Épaules carrées ». [Plan sur Camina avec un léger mouvement de caméra] Le corps de ce personnage est plutôt rectangulaire, ce qui le distingue des autres figures. De plus, si vous examinez la tête de plus près, [la guide indique plus de détails avec son doigt] vous constaterez qu’elle est plutôt en forme d’arche, tandis que sur cette autre figure, on aperçoit clairement un cou [Plan rapproché sur l'un des trois personnages] et le cercle complet de la tête. Des rayons irradient aussi de cette arche et des yeux y ont été placés. [Plan sur Camina avec un mouvement de caméra] Selon la tradition, les Pieds-Noirs fabriquaient, pour les jeunes filles, des poupées sans visage. La croyance voulait qu’un esprit habite la poupée si cette dernière avait un visage. Cette même croyance s’est transférée à la façon dont nous interprétons l’art rupestre. [Camina indique de la main certains motifs] Donc, les aînés m’ont dit que chaque fois que je vois une forme humaine, ou même animale, qui arbore des yeux, il s’agit de la représentation d’un esprit quelconque.

Alors, certaines personnes pensent que cette figure d’animal [Camina suit du doigt le contour d'une autre gravure. Un plan rapproché de l'image apparaît] peut représenter l’esprit d’un ancien type de cheval qui vivait ici à une certaine époque. [Plan sur Camina avec un mouvement de caméra, suivi d'un plan fixe sur une autre figure] Et voici une autre figure intéressante, j’ai toujours beaucoup de plaisir à demander aux gens ce qu’ils distinguent lorsqu’ils l’observent. [Plan sur Camina avec un léger mouvement de caméra] Notre bagage culturel et personnel influence la manière dont nous interprétons ces images. Ainsi, lorsque les gens l’examinent, ils croient voir un poisson. Or, notre tradition à nous, les Pieds-Noirs, ne nous permettait pas de manger du poisson. Alors, on m’a expliqué que cette image est en fait une carte. [Camina suit du doigt le contour d'une gravure qui comporte deux formes triangulaires ressemblant à des oreilles de canidés] On voit ici ces deux crêtes. On dit qu’elles représentent les crêtes de Katoyisiks, [Plan large du paysage environnant: montagnes au loin et, au-devant, une étendue de plaine, une rivière et des affleurements rocheux] qu’on peut en fait apercevoir au loin dans cette direction. On désigne les Katoyisiks sous le nom de « Collines Sweet Grass », mais il s’agit en fait d’une mauvaise traduction. On devrait plutôt les appeler « Collines Sweet Pine ». Donc, on dit que ce sont les crêtes des Katoyisiks. Les lignes ici représentent la vallée de cette rivière [Plan rapproché de la même figure] dans laquelle nous nous trouvons présentement, et ces deux trous, qui ressemblent à des yeux, représentent un certain endroit géographique où un événement important a eu lieu. [Plan de caméra sur Camina] Nous ne sommes pas certains de ce qu’il s’agit, mais nous savons que, visiblement, il s’est produit un événement suffisamment important pour inciter les gens à le représenter ici dans la pierre.

[Camina pointe du doigt une autre figure] Voici une autre figure humaine, on l’appelle un « sablier ». Pour des raisons évidentes. Certaines personnes pensent que cette figure [Plan rapproché et fixe sur la figure] représente possiblement un corps féminin, [Plan de caméra sur Camina qui trace du doigt le contour d'une autre figure] parce qu’il s’amenuise à la taille pour ensuite s’élargir. Ce n’est toutefois que pure spéculation, il n’est vraiment pas possible de confirmer ou d’infirmer cette présomption. Cependant, sur cette figure, on remarque qu’une grande arche enveloppe toute la partie supérieure du corps. Certains pensent qu’il s’agit d’une personne qui s’est rendue à ce site en quête de vision et qui s’est représentée dans la pierre après son séjour. Alors, dans cette direction, vers l’arrière, se trouve une formation hoodoo naturelle, que nous appelons « Table Rock » et qui est un site de quête de vision. Essentiellement, il s’agit d’un lieu où l’on reste assis pendant quatre jours et quatre nuits à prier, sans nourriture et sans eau. Effectivement, nous croyons que cette image représente une personne qui a complété sa quête de vision et que l’arche correspond à son aura ou à sa spiritualité, qui émane de son expérience. [Camina pointe du doigt un endroit que la caméra ne nous montre pas] On retrouve aussi des trous ici, elles présentent un motif très intéressant de constellation. Nous voyons la Grande Ourse [Plan rapproché sur la figure] que les Pieds-Noirs appellent Ihkitsikammiksi, ce qui signifie « les sept frères ». [Camina déplace son doigt sur la figure] Ainsi, il y a une, deux, trois, quatre, cinq, six et sept étoiles ici. Elles ne sont pas en ligne droite, mais les deux étoiles sur ce côté de l’image pointent vers l’étoile du Nord. Un aîné de la réserve des Pieds-Noirs a mentionné que ces étoiles, à l’arrière, sont plus brillantes l’hiver. Ainsi, elles nous indiquent ici le moment précis où quelqu’un est venu visiter le site [Camina se déplace dans le sentier] ou qu’un évènement a eu lieu.

Le site comprend des pétroglyphes [La guide regarde vers le haut de la falaise] qui se trouvent à une hauteur assez élevée du sol à cet endroit. [Plan large se déplaçant vers le haut de la falaise où se trouvent une figure humaine et un cheval] Il existe différentes interprétations qui expliquent comment ils se sont retrouvés sur une surface si élevée. [Plan sur Camina] Certains géographes et archéologues avancent l’idée que le sol était à un niveau plus élevé à une époque ou peut-être que les parois de cette falaise faisaient en sorte que quelqu’un pouvait grimper jusqu’à cette hauteur et y laisser des images d’art rupestre. [Plan large se déplaçant vers le haut de la falaise] Mais, de nombreux aînés Pieds-Noirs affirment que des images d’art rupestre se trouvant à des emplacements élevés, auxquels les humains ne peuvent accéder, sont la création des esprits. Certaines personnes acceptent difficilement que les esprits puissent intervenir [Plan sur Camina] dans nos vies de tous les jours pour nous influencer. Alors, j’ai trouvé un autre moyen pour expliquer cette image aux visiteurs. Si vous considérez la lointaine époque où une personne a pu laisser cette image dans la pierre et tout le temps qui s’est écoulé depuis à l’éroder, [Caméra en mouvement sur la falaise] cette personne est décédée depuis fort longtemps et se trouve désormais dans le monde des esprits. Alors, c’est peut-être une autre façon de comprendre pourquoi nos aînés prétendent que ces images ont été créées par les esprits.

Vidéo : Akufen. ©Musée de la civilisation

[Plan fixe sur Jack Brink. Derrière lui, la plaine ainsi que les Hoodoos ou « cheminées de fées »] Je m’appelle Jack Brink, et je suis le conservateur en archéologie du Royal Alberta Museum, à Edmonton. Je travaille au site Writing-on-Stone depuis près de quarante ans, [Plan aérien suivant le parcours de la rivière Milk] et j’étudie l’archéologie et l’art rupestre de cet endroit. Des millions et des millions de bisons [Jack Brink, debout devant le paysage environnant de la rivière Milk] parcouraient ces Plaines avant leur quasi-extermination, et les peuples des Plaines ont jadis trouvé un moyen de les abattre en grand nombre. [Plan rapproché sur la végétation du lieu, dont quelques tiges de blé] Mais même en utilisant cette méthode traditionnelle de chasse, ils n’ont jamais vraiment mis en péril la survie de la population de bisons : ils étaient si nombreux à l’époque, [Plan aérien survolant l'environnement immédiat de Áísínai'pi] que ces peuples ne seraient jamais vraiment venus à en manquer. L’une des techniques de chasse les plus connues est celle que l’on appelle « précipice à bisons » (Buffalo Jump).

Le terme anglais Buffalo Jump n’évoque pas vraiment un « saut ». [Jack Brink, debout devant le paysage environnant] Il s’agit en fait d’un emploi inexact, [Jack Brink utilise la gestuelle de ses bras et mains pour illustrer son propos] car les bisons ne s’élançaient pas du haut de la falaise. Ils étaient plutôt poussés par la masse des animaux affolés [Plan aérien en mouvement survolant le Buffalo Jump] qui les suivaient de près dans une course frénétique vers les falaises. Puis on devait faire avancer les bêtes. Pour ce faire, les Premiers Peuples n’utilisaient pas que la force du nombre des bêtes, mais ils tiraient également parti de la configuration du terrain. [Plan sur Jack Brink. Il utilise la gestuelle de ses bras et mains] Ils installaient des rangées de pierres en forme de V, comme ceci, qui convergeaient vers une pointe située directement sur la falaise de Buffalo Jump. [Plan aérien en mouvement se rapprochant des falaises et abords de la rivière Milk] Et ce sont ces falaises, aux abords de la rivière, qui forment le site actuel de Buffalo Jump. [Plan sur Jack Brink. Il utilise la gestuelle de ses bras et mains] Certaines d’entre elles sont de véritables chutes vertigineuses, tandis que plusieurs autres ne sont que des pentes très abruptes. L’ensemble de la matière organique générée par une masse immense de bisons qui sont morts durant de nombreuses chasses, qui se sont décomposés et qui ont pourri a suppuré dans le sol. C’est en partie la raison pour laquelle le terrain est si verdoyant ici. [Plan aérien s'éloignant vers le ciel, au-dessus du précipice à bisons] C’est parce que ce secteur est un précipice à bisons, et nous en constatons les résultats mêmes des centaines d’années plus tard.

Les Premières Nations qui vivaient dans la région de Writing-on-Stone [Plan aérien suivant le parcours de la rivière Milk] dépendaient vraisemblablement du bison presque entièrement pour leur subsistance. Il est difficile d’exagérer l’importance qu’avait cet animal. [Jack Brink utilise la gestuelle de ses bas et mains] On a surnommé le bison le « supermarché ambulant » des peuples des Plaines, d’après un certain cliché. Mais c’est vrai. Ces peuples trouvaient tous les aliments dont ils avaient besoin à ce supermarché. Ils l’utilisaient aussi pour créer leurs vêtements et pour fabriquer leurs outils à partir des os. Les cornes étaient utilisées pour faire des louches et ils utilisaient même la queue comme tue-mouche. En fait, ils utilisaient littéralement tout de l’animal. La tâche de les rassembler et de les conduire vers le précipice était impressionnante. Mais après la chasse, une tâche encore plus lourde les attendait : ils devaient s’occuper de cette masse immense de viande, de graisse, de peau, de sang et de contenus d’estomacs. [Plan aérien s'éloignant vers le ciel au-dessus du précipice à bisons] Et ils devaient s’affairer à la tâche rapidement, sinon les dépouilles risquaient de pourrir au soleil et au vent. [Plan de caméra se déplaçant de la droite vers la gauche le long du précipice à bisons] Ainsi, ils avaient une très courte période de temps pour le faire, à peine quelques jours, pour traiter chaque animal, [Plan aérien survolant le précipice à bisons] l’ouvrir, le vider, lui retirer la peau et découper la viande. Pour réaliser cette tâche, plusieurs centaines de personnes étaient nécessaires. [Jack Brink utilise la gestuelle de ses bas et mains] Pour ce faire, elles travaillaient probablement sans interruption, nuit et jour. On dort, on mange, on retourne au travail. C’était assurément une activité extraordinaire. Aucune méthode de chasse ne pouvait produire une aussi grande quantité de nourriture en si peu de temps que celle de Buffalo Jump. Ainsi, pendant quatre millions d’années d’évolution humaine partout sur la planète, aucun autre peuple que les Premiers Peuples des Plaines n’a su mettre au point un moyen plus rentable d’approvisionnement alimentaire en une seule occasion que la chasse à Buffalo Jump. C’est vraiment un fait remarquable. [La vidéo se termine sur un plan aérien du précipice à bisons s'éloignant vers le ciel]

Vidéo : Akufen. ©Musée de la civilisation

[Jack Brink marche dans un sentier entouré de Hoodoos ou « cheminées de fées ». Il se dirige vers une paroi rocheuse] Alors, on pourrait croire que le bison a été dessiné assez souvent, mais, étonnamment, il a été peu représenté. Mais en voici un, parmi les mieux illustrés et les plus beaux. [Plan rapproché en mouvement sur une paroi rocheuse et ses gravures] C’est une image très claire d’un buffle ou d’un bison. À l’avant; on peut voir la bosse sur le dos, ce qui distingue l’animal, ainsi que deux toutes petites cornes courbées émergeant de la tête. [Plan fixe sur la gravure d'un cavalier à cheval poursuivant un bison] Et, l’animal semble être en mouvement avec ses pattes courbées. Et puis, immédiatement en arrière du bison se trouve un cheval monté par un cavalier dont on voit les jambes de chaque côté de l’animal. Le cheval poursuit le bison au galop et, derrière la tête du cavalier en forme de bonhomme-allumette, de longues traînées sont dessinées. Elles illustrent probablement une coiffe flottant au vent ou un quelconque vêtement qui se profile derrière le cavalier [Plan rapproché en mouvement sur la même figure] alors que le cheval galope, à la poursuite de ce bison. [Mouvement de caméra sur la même figure] Donc, il s’agit d’une superbe scène emblématique, très classique, et, étonnamment, [Vue aérienne en contre-plongée survolant les Hoodoos ou « cheminées de fées »] très peu commune à Writing-on-Stone; on en retrouve très peu de ce genre. Celle-ci est l’une des plus belles. Visiblement, elle révèle qu’elle a été gravée [Vue panoramique aérienne de Áísínai’pi, avec mouvement de recul de la caméra] après l’époque du contact avec les Européens, parce qu’auparavant, bien entendu, il n’y avait aucun cheval ici. Les Européens ont introduit le cheval dans la région [Mouvement accéléré de la caméra sur une partie de la falaise et qui pointe ensuite vers le ciel] et les Premiers Peuples l’ont rapidement adopté. Ainsi, nous savons que cela a été réalisé après 1750.

Vidéo : Akufen. ©Musée de la civilisation

[La guide Camina Weasel Moccasin, se tient devant un paysage de plaine, surplombé d’une paroi rocheuse] Áísínai'pi est le nom que donnent les Pieds-Noirs à Writing-on-Stone, [Plan de caméra survolant des Hoodoos ou « cheminées de fées ». Au loin, la rivière Milk] et il signifie « là où se trouvent les images». Les Pieds-Noirs ont visité cet endroit [Plan de caméra sur Camina] depuis des temps immémoriaux, et l’endroit est très sacré et significatif pour ce peuple. Le fait que nos ancêtres ont visité le site depuis des milliers d’années se voit prouvé par l’ensemble de cet art qui a été laissé dans la pierre. Pour de nombreuses personnes qui viennent ici, c’est un lieu très spirituel. Elles croient que des esprits vivent dans le grès, dans les plantes qui poussent à cet endroit et dans les animaux qui y vivent. Cependant, quand j’étais enfant, je n’avais entendu parler que très peu de Writing-on-Stone, ou Áísínai'pi. J’étais déjà adolescente, j’avais seize ans la première fois que j’ai visité Writing-on-Stone. J'y étais avec mon père et l’un de mes frères. Mon père nous avait emmenés voir la caverne de l’Oiseau-Tonnerre. Et je me souviens encore de ce que j’ai ressenti lorsque j’ai franchi cette crête et que j’ai aperçu les hoodoos ainsi que le paysage qui se dévoilait devant moi. C’était très impressionnant… Je me rappellerai toujours de cette sensation d’être consciente pour la première fois de cet endroit, c’est assez extraordinaire.

J’ai immédiatement ressenti un lien avec ce lieu. Certaines images, dès que je les ai vues, m’ont rappelé un souvenir provenant de ma tradition ou de mon histoire transmise oralement par mon père à propos de mes ancêtres. Ainsi, admirer une image d’un tétras des Prairies me rappelle mon arrière-arrière-grand-père Striped Wolf. Il portait toujours des plumes de poules des prairies dans ses cheveux. [Plan de caméra en mouvement se rapprochant des gravures de Bird Rattle] Bien entendu, observer l’art rupestre de Bird Rattle, avec les Ford modèle T, me fait automatiquement penser au lien que j’ai avec lui. [Autre plan affichant l'art rupestre de Bird Rattle] La première fois que j’ai entendu parler de Bird Rattle, [Plan fixe et rapproché sur la guide Camina] je suis allée à la maison et j’ai parlé de cette histoire à mes parents. Mon père m’a informée qu’à un point quelconque de notre lignée, nous avons le même ancêtre. Alors, c’est très personnel, et c’est un sentiment qui est profondément enraciné en moi. Mais je sens que l’importance de ce lien transcende le niveau individuel. C’est très difficile à expliquer, mais il y a tout ce que ce site représente, et bien davantage, que l’on peut ressentir en venant ici.

Vidéo : Akufen. ©Musée de la civilisation

[Jack Brink, assis devant la caméra, nous entretient sur les menaces qui pèsent sur le patrimoine rupestre de Áísínai’pi. Derrière lui, la plaine ainsi que les Hoodoos ou « cheminées de fées »] Comme tous les autres sites d’art rupestre, Writing-on-Stone est en train de tomber en ruines. La pierre ici se détache des falaises, et l’art rupestre s’érode; certaines parties rapidement, d’autres plus lentement. Et, bien entendu, il y a un groupe important de personnes, dont moi-même, qui s’efforcent de trouver des moyens de préserver certaines parties du site ou du moins, d’en prolonger la durée de vie. Il s’agit d’une tâche très difficile à réaliser, parce que le site est extérieur, qu’il est en grès très tendre et qu’il s’érode facilement. Plusieurs forces vives exercent leurs effets ici : le vent, la pluie, le gel, la glace, la neige et l’eau érodent tous l’art rupestre à un rythme accéléré. Je crois que nous pouvons faire quelque chose. Je réalise des expériences ici depuis une quinzaine d’années, tout en cherchant des moyens susceptibles au moins de ralentir en partie le processus d’érosion de l’art rupestre. Mais, même si nous découvrons des moyens pour le faire, nous devons aborder d’autres questions importantes, notamment : doit-on le faire ? Peut-on véritablement intervenir d’une quelconque manière dans les processus naturels ? En outre, il y a deux aspects à considérer. D’une part, il y a les gens qui disent : « L’art rupestre est appelé à disparaître; on devrait tout simplement ne pas intervenir » et, d’autre part, il y a un groupe de gens qui disent « Mais cela signifie que les générations à venir ne verront jamais ces sites. » Donc, s’il existe des moyens qui permettent de préserver ces sites d’art rupestre, nous devrions les appliquer. Mais, je crois qu’il sera très difficile d’obtenir un consensus à cet égard. Tout ce que je peux faire, en tant que scientifique, c’est tenter de démontrer qu’il existe, ou non, des moyens pour préserver l’art rupestre et aussi veiller à effectuer des interventions sur la pierre sans entraîner de dommages supplémentaires, qui seraient probablement irréversibles.